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Croyances

Les prémonitions, présages, prédictions, prophéties et autres pressentiments, font partie d’un folklore désuet, un peu archaïque. C’est cependant une des caractéristiques de notre époque, résolument moderne, qui conserve des croyances absurdes, et multiplie les pages d’astrologie dans les magazines, sans parler de numérologie, comme s’il y avait la moindre logique dans ces superstitions.

Astro

Les romans et le cinéma utilisent la fiction, et se servent de ficelles usées jusqu’à la corde, si je puis dire : la métempsycose, les phénomènes paranormaux, les miracles, sans parler des failles spatio-temporelles ou des voyages dans le temps de la science-fiction, qui n’est pas une science, comme son nom l’indique. À ce propos il est intéressant de noter que la scientologie a trouvé son nom par le biais d’un pseudo-auteur de science fiction, dont les romans restent illisibles et abscons (je peux vous en parler sans problème, n’en ayant lu aucun).

Pour le cinéma, j’ai une admiration particulière pour les films de Roger Corman. Je crois avoir vu toutes ses adaptations des romans d’Edgar Poe, au fur et à mesure que les cinémas d’art et d’essai parisiens les passaient dans les années soixante.

C’est de la série B, et qui le revendique. Je n’ai jamais eu l’idée de prendre ces histoires au pied de la lettre, de même que pour les contes et romans de « fantaisie héroïque » (il n’y a pas de véritable traduction pour le terme heroic fantasy), genre que je lisais à cette époque, comme ceux de H-P. Lovecraft, de Bram Stocker, ou d’Hoffmann. Les romans de J-R Tolkien, adaptés au cinéma, s’appuient sur les restes de nos légendes moyenâgeuses : les magiciens, les elfes, les nains, les dragons. La magie décrite dans Harry Potter fait rêver les adolescents, mais elle doit rester à sa place, dans la section fantastique des bibliothèques ou vidéothèques.

Potter

Cela dit, la grande avancée scientifique du vingtième siècle que représente la relativité, générale autant que restreinte, introduit une notion équivoque, source de nouvelles indéterminations. Le temps et l’espace sont liés, quand ils ne sont pas courbes, il faut distinguer le temps et la durée, et les atomes ne sont pas crochus. La physique quantique, qui permet d’appréhender la nature des particules, pour autant qu’on puisse en avoir une image, sème le trouble dans nos certitudes cartésiennes. Le chat de Schrödinger est un mort-vivant (on en revient au cinéma fantastique…) et toute mesure entraîne une erreur dans le résultat, du fait de l’introduction de l’appareil de mesure dans le champ d’expérience.

Le principe d’incertitude énonce également qu’on ne peut connaître à la fois la position et la vitesse d’une particule. La vitesse de la lumière devient une constante dans l’univers, mais pour  les quatre interactions élémentaires de la  physique, ça se complique : l’électromagnétisme, pour la cohésion entre les particules chargées, reste compréhensible. Les interactions dites faible et forte, pour les mésons et les gluons, deviennent l’affaire de spécialistes. La gravitation, qui fait que deux masses de matière s’attirent, reste encore aujourd’hui énigmatique : on ne peut que la constater et la mesurer, comme l’a fait Newton, mais la théorie quantique des champs n’a pas encore expliqué son origine, et le graviton n’est que pure spéculation.

La théorie des cordes, qui tente d’unifier toutes les théories, est inaccessible pour le grand public, avec ses onze dimensions, alors que les cordes se transforment en supercordes, dans un univers composé de deux membranes tridimensionnelles séparées par une dimension, le bulk. Vous me suivez ?

Pour faire une pause, je vous montre ci-dessous la représentation d’un modèle mathématique, nommé espace de Calabi-yau,  composé de six dimensions, comme vous pouvez le constater.

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Du fait de cette relative complexité (tout est relatif…), on voit des théories fumeuses apparaître ou revenir à la mode, s’appuyant parfois sur ces incertitudes, et s’en nourrissant. Cela va du créationnisme, thèse absurde s’appuyant sur une lecture au premier degré de la bible, aux tables tournantes, à l’ufologie et autres sciences occultes, qui ne méritent qu’un coup de pied du même nom. Afin de montrer -ou plutôt démonter- par l’absurde les dérives paranormales, des scientifiques ont créé la jumbologie, qui consiste à noter la position de tous les avions dans le ciel au moment de la naissance d’un individu, afin de créer un thème jumbologique, ou le pastafarisme, parodie américaine du créationnisme.

Dans le même esprit, je suis assez favorable à l’étude du comportement étrange, voire schizophrénique, de toutes les personnes qui font semblant de téléphoner avec leur portable, alors qu’ils n’ont pas d’interlocuteur en ligne, et aucun ami sur Facebook, ou bien l’analyse scientifique de l’emploi des pouces dans la rédaction des sms sur les claviers virtuels des smartphones (personnellement, j’utilise l’index, mais je fais partie de l’ancienne génération).

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