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Autour de la Commune

La sortie récente de la BD Le sang des cerises, tome 8 de la série Les Passagers du Vent, de François Bourgeon, m’a replongé dans l’histoire de la Commune de Paris, et des années qui l’ont suivie. On y retrouve un personnage des épisodes précédents, elle-même arrière-petite-fille de l’héroïne des cinq premiers tomes, qui s’était retrouvée fuyant la France sur un navire faisant le commerce d’esclaves. Le caractère très affirmé des personnages féminins est une constante de cette série – et d’ailleurs de la plupart des œuvres de l’auteur : Les Compagnons du Crépuscule, qui se passe au moyen-âge, et Le Cycle de Cyann, dans d’autres univers et d’autres temps.Ce qui m’a particulièrement plu dans ce nouveau récit, est la référence aux chansons de la Commune, composées soit un peu avant, comme Le Temps des Cerises (chanson d’amour, écrite en 1886 par un chansonnier de Montmartre, Jean-Baptiste Clément, et composée deux années après par Antoine Renard), soit pendant les événements de 1871, comme La Semaine Sanglante, écrite cette année-là par le même Jean-Baptiste Clément, ou L’Internationale, écrite par un autre communard, Eugène Potier.

J’ai deux disques vinyles qui reprennent quelques unes de ces chansons. Un 33 tours de Marc Ogeret, décédé cette année, qui interprétait plusieurs chansons dans le disque Autour de la Commune, enregistré en 1968Assez bizarrement, deux des chansons de cet album n’ont rien à voir avec l’esprit révolutionnaire et la Commune, et représentent plutôt une tendance droitiste, voire nationaliste : Ils ont brisé mon violon et La fiancée Alsacienne, dont les paroles montrent le côté anti-prussien, reflet de cette époque.

Le deuxième album est un 33 tours enregistré dans les années 1970 par le Groupe 17, intitulé Chants de la Commune. Le Groupe 17 ? on ne sait pas vraiment qui le composait, sans doute en partie les quatre barbus, célèbre quatuor de la chanson française entre 1950 et 1969, année de leurs adieux à la scène. On leur doit, entre autre, l’interprétation de La Pince à Linge, paroles de Pierre Dac et Francis Blanche, musique de Beethoven, et plusieurs albums de chansons paillardes, tradition bien française, même si cela n’a rien de révolutionnaire…