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Rolling Stones, Brussels Affair, 1973.

En 1971, poursuivit par le fisc anglais, Keith Richards s’installe en France et loue une résidence splendide, la Villa Nellcôte, près de Villefranche sur Mer. C’est là que les Stones vont enregistrer l’album Exile on main street, considéré aujourd’hui comme le meilleur album du groupe. Après quelques déboires avec la police locale, et des articles dévastateurs dans la presse à propos de Sex and drugs and Rock’n roll, les Rolling Stones se sont retrouvés interdits de concert en France. Plus exactement, Keith Richard y était interdit de séjour, après une descente de la brigade anti-drogue, liée à la consommation d’héroïne du guitariste des Stones, et de sa compagne Anita Pallenberg. C’est à cette époque qu’il expliquait « Ce n’est pas la drogue qui me pose problème. C’est la police. », humour typiquement british qui me fait toujours bien sourire.

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En 1973, leur tournée européenne commence, pour la promotion du disque Goat’s head. Damned, by jove, pas de concert en France… C’est alors que RTL propose à Mick Jagger de faire une représentation supplémentaire à Bruxelles, spécialement pour les français. Un train spécial a été affrété depuis Paris, mais comme à mon habitude, je préfère me déplacer en auto-stop. Et dans l’après-midi du 17 octobre, je me pose à la Porte de la Chapelle, et me retrouve embarqué dans une Simca, avec trois chevelus qui m’emmènent directement au concert, prévu à 17h.

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Je me rappelle qu’en passant la frontière (et oui, il y avait des postes frontières à cette époque entre la France et  ses voisins), mes compagnons de route ont ouvert les fenêtres en grand « pour aérer », disaient-ils, alors qu’il faisait un froid glacial en cette fin de journée d’octobre. Je dois préciser qu’ils avaient commençé à rouler des « 3 feuilles » dans la voiture dès la sortie de Paris, et qu’il régnait dans la Simca comme une odeur, si vous voyez ce que je veux dire. Les douaniers nous ont laissé passer, il y avait d’autres fans des Stones qui arrivaient de partout.

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J’aimais bien ce groupe, que j’avais découvert en Angleterre dans les années 60, avec des reprises de Chuck Berry, et j’écoutais beaucoup Gimme Shelter, chanson qui ne parle que de tempête, de feu, de meurtre, dans le contexte de la guerre du Viet-Nam. Les Rolling Stones avaient une réputation de voyous, la mort de Brian Jones, créateur du groupe, évincé par le duo Jagger-Richards, qui lui avaient piqué aussi sa petite amie, avait terni leur réputation. Mais ils faisaient une sacré bonne musique… et Mick Taylor, qui avait remplacé Brian Jones, était un  guitariste exceptionnel. Le concert Brussellois a donné lieu à de nombreux enregistrements pirates, pas toujours de bonne qualité, mais l’édition « officielle » parue en octobre 2011, est un vrai bonheur.

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Photo Villa Nellcôte : Dominique Tarlé

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