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Bosch

Le peintre Jérome Bosch s’appelait en réalité Jheronimus Van Aken, car il venait d’Aix la Chapelle (Aaken en allemand). Il a pris le nom de Bosch après s’être installé à Bois-le-Duc, s’Hertogenbosch en néerlandais, dans la province du Brabançon, où il est mort, sans doute de la peste, il y a maintenant 500 ans. À cette occasion, une grande exposition de ses peintures et dessins a été organisée dans le musée de Bois-le-Duc,  et j’ai eu le plaisir d’aller l’admirer, juste avant sa fermeture.

Bosch - La cure de folie
La Lithologie ou La Cure de folie

La méconnaissance de ce peintre par les jeunes générations, pour qui le nom n’évoque pas grand-chose, m’étonne. Pour moi, c’est un grand artiste, certes inclassable, mais tellement étrange et fascinant dans ses représentations du monde, marqué par la religion chrétienne, avec ses visions hallucinées du paradis, comme le Jardin des Délices, et ses représentations de l’enfer, inspirées des guerres et conflits de l’époque, comme ci-dessous le Jugement dernier.

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Le Jugement dernier (détail panneau central)

Le mouvement surréaliste en avait fait l’un de ses précurseurs, avec ses inventions étonnantes, constructions, plantes, monstres, dans ses tableaux qui fourmillent de détails incroyables. L’exposition montrait également bon nombre de ses dessins, véritables caricatures, mais aussi pleins d’inventions et d’étrangetés. La planche de croquis ci-dessous avait été attribuée -à tort- à Brueghel l’ancien (lui aussi représentant de l’école flamande).

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Feuille d’étude avec des « sorcières »

Une mode de l’époque était le triptyque, tableau central entouré de deux volets qui pouvaient se refermer, permettant de cacher -ou dévoiler- l’œuvre complète. La composition se lisait de gauche à droite, commençant en général par le paradis bien évidement perdu, et finissant par l’enfer, promesse de souffrances éternelles selon votre choix de vie. Au centre, les péchés des hommes, marqués par leur destin et leurs désirs, ou bien les tentations des saints, avec une multitude de symboles, dont la plupart restent incompréhensibles.

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La tentation de Saint Antoine (détail du panneau central)

Chose étonnante, l’exposition ayant rassemblé de nombreuses œuvres venant des musées du monde entier, on a découvert que deux tableaux, l’un au Louvre, « la Nef des Fous », et l’autre à la Yale University Art Gallery, aux états-unis, « la Débauche et le Plaisir », étaient en fait le même tableau, scié en deux parties sans doute au 19ème siècle. L’analyse du bois a aussi montré que ce tableau devait faire partie d’un triptyque, dont les autres panneaux ont été perdus.

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La Nef des Fous – La Débauche et le Plaisir

En parlant de la Nef des Fous, l’une de ces représentations m’a toujours intéressée, celle de l’entonnoir renversé sur la tête d’un personnage. Signe de folie dans nos folklores depuis quelques siècles, je ne suis pas certain qu’elle avait le même sens en cette fin de moyen-âge, ou ce début de renaissance. J’ai choisi les détails des tableaux en fonction de ce symbole, à vous de les retrouver…

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